Carnet de route

Première sortie de la nouvelle promo des Déca'Pentes !

Le 05/01/2024 par Ophélie Robineau

Des souvenirs plein la tête, des courbatures plein les cuisses et de la transpi plein les vêtements, voilà un bon résumé de notre première sortie Décapentes toutes ensemble!

Le week-end dernier, direction l'Hérault où Julie, BE Escalade, nous attend pour nous faire découvrir la grande voie sur le spot bien connu des locaux : le Thaurac! Julie est une Décapente de la première heure, et même plus, car c'est elle qui est à l'origine de ce super groupe! Depuis, elle a passé le BE Escalade et nous encadre pour ce WE: la boucle est bouclée!

Jour 1: Samedi matin, après un petit café dans un bar PMU du coin haut en couleur, nous voici au Thaurac. Julie nous prévient: dans le coin, c'est très compliqué de trouver des grandes voies faciles et aujourd'hui elle a choisi un spot pour pratiquer sur 2 longueurs sur des voies "pas trop trop compliquées".

On démarre la journée par une montée tout en haut de la falaise pour faire un petit rappel du ...rappel. Nous voilà toutes les huit sur notre vire, dans un cadre très photogénique, à revoir nos bases pour descendre en rappel sur corde à double. Une fois redescendues par la voie de la corde, on rejoint le spot du jour, qui porte le doux nom "Les Rognons", que les locaux appellent aussi "le bac à sable". Et bien, le "bac à sable", ça dépend pour qui...! Une seule voie offre une longueur en 5a (mais suivie d'une 6a), les autres voies n'étant pas en-dessous du 5c et 6a. Sachant que la majorité du groupe a plutôt un niveau en-dessous du 5c, ça ne va pas être du gâteau! Mais on ne se démonte pas, on va y arriver!

Notre Lara (Tatouille), en binôme avec Caro, est la première à partir dans une première longueur en 5c. Et alors que nous découvrons l'utilité de se faire des pédales avec des sangles pour passer des sections difficiles, nous découvrons aussi que ça peut-être très traitre en cas de chute! Lara, le pied dans la sangle-pédale, chute et nous fait une figure acrobatique en forme d'étoile tête en bas, qui heureusement a été plus impressionnante que douloureuse. Vaillante, elle repart et finit par passer ce fameux passage compliqué après une bonne dose d'effort.

Le reste du groupe, qui avait regardé tout ça, reste un peu dubitatif sur le niveau requis pour jouer dans le "bac à sable"!

Les 3 autres cordées s'affairent alors pour démarrer elles aussi leurs deux longueurs. Et quelles longueurs! Si on a bien compris un truc, c'est que grimper au-dessus de son niveau ça peut se faire (si quelqu'un d'un meilleur niveau a posé quelques aides avant, des sangles etc), mais c'est quand-même douloureux pour les bras! La session d'escalade s'est transformée en session de traction des binômes pour que tout le monde puisse arriver en haut des voies. Zut, nous qui pensions uniquement grimper, on a eu droit à une session d'haltérophilie surprise. Heureusement que Caro et Alisson envoient en grimpe car sinon ça aurait été une autre paire de manche! C'était rigolo, mais dans les faits, on a compris que ça ne sert à rien de chercher du trop gros niveau si c'est pour se mettre chaleur et se faire tracter par les autres. En tout cas, Julie a été d'une patience et d'une pédagogie à toute épreuve pour réussir à toutes nous faire arriver en haut...chapeau!

La pluie marque la fin de la journée et le début du débrief autour de tisanes et de bières. Julie nous présente le topo de la grande voie en 3 longueurs que nous allons faire le lendemain (la plus facile qu'elle ait pu trouver dans les spots du coin): une longueur en 3, et deux longueurs en 5a et 5a+. Elle nous dit que les cotations annoncées dans le topo ne sont pas bonnes car le Thaurac c'est bien sous-côté pour les voies dans le 5: la première longueur est dans du 4, et les suivantes sont plutôt en 5b-5c. Au sein de chaque cordée, nous sommes toutes censées faire une des longueurs en tête. Sachant que c'est mieux de grimper bien en-dessous de son niveau en grande voie, on commence à se demander comment on va arriver en haut vu notre expérience de la journée ! Julie nous rassure et nous dit que tout ira bien, elle posera des aides au besoin dans les passages compliqués.

Pour l'organisation, ça sera 3 cordées de 3, dont une cordée qui se fera sur une voie parallèle avec Caro en lead - notre maître Yoda en escalade - pour 3 longueurs en 5a, 5a et 6a (selon le topo). Pas de risque de se tromper de voie, celles d'à côté sont côtées dans du 7c+ et dans du 8, aucun risque qu'on aille y mettre un petit doigt! 

Le soir, pas besoin de négocier l'heure d'extinction des feux: après une grosse plâtrée de pâtes, couchées tôt, on est cuites! 

Jour 2: La journée démarre par un gros petit déj' histoire d'être sûres de peser un maximum de poids lorsque nos compagnes de cordées devront peut-être nous tracter dans un passage difficile! ;-) Rendez-vous à 9h15 au parking du Thaurac, sous un beau soleil. Parfait! Après une marche d'approche des plus éprouvantes (4 minutes à plat!), nous voilà au pied de la falaise. Les premières à partir se préparent rapidement et se lancent. On sait déjà que toutes les cordées vont se croiser aux relais, ça risque d'être un joyeux bordel!

Dès le départ, les difficultés commencent entre un coup de stress d'un côté, et un passage difficile de l'autre: l'arrivée au premier relais prend du temps et les émotions sont déjà fortes! Lorsque les cordées se rejoignent au premier relais, le mic-mac de matos vaut la photo: à 6 grimpeuses calées dans un petit espace avec toutes les cordes, c'est un sacré bazar! mais un bazar très organisé car tout se passe en fluidité, sans emmêlage de corde ni erreurs de sécurité. L'ambiance aussi est bonne: on se soutient et on est contentes d'être là!

La deuxième longueur n'est pas facile. Un passage bien technique va jouer avec nos émotions et engendrer quelques tractages en bonne et due forme (la technique du sauvetage en crevasse transformée en "tractage au Thaurac"!). La troisième longueur n'est pas plus facile mais la persévérance de chacune et le soutien sans faille des autres a permis d'arriver en haut crevées mais avec le sourire! On l'a fait! Certes avec quelques aides, mais on l'a fait quand-même et c'est un vrai travail de groupe! Et le plus important pour nous : on l'a fait sans erreur de sécurité, tout était fluide, et ça met sacrément en confiance pour la suite!

Durant ces deux jours nous avons toutes énormément appris sur nous-même, sur les autres, techniquement, et maintenant nous avons toutes une envie: recommencer! Mais ce coup-ci, dans des voies de notre niveau à toutes pour tout faire sans se mettre charrette!

Une belle expérience de bienveillance, de confiance et de bonne humeur dans ce groupe de Décapentes nouvellement formé. On a hâte de la suite!

Et un grand merci à Julie pour son super encadrement, c'était top!