Carnet de route

Les Déca'pentes en Italie

Le 06/06/2023 par Bournez Emilie

Le week end du 3 et 4 juin, les déca'pentes ont été dans le massif du Mont Blanc pour une initiation à l'alpinisme mixte.

Jessy Pivier, notre guide, nous a proposé d'aller au refuge de Torino en Italie pour faire notre première course mixte. Il nous donne donc rendez-vous à 6h50 à Ugine pour le retrouver et covoiturer jusqu'à Courmayeur.

Après un petit problème, nous arrivons à 8h45 à Courmayeur et prenons le téléphérique.

Arrivées à 3466 mètres avec les oreilles bouchées, nous suivons la file pour arriver à un ascenseur. Et oui, figurez vous qu'il y a un ascenseur à 3466 mètres pour rejoindre le refuge de Torino.

Nous déposons nos affaires au refuge et nous nous équipons en suivant les conseils de Jessy. Nous ferons trois cordées : deux cordées de deux et une cordées de trois. Au programme : courses mixtes. Ce n'est pas une faute de frappe car nous avons bien enchaîné deux courses en mixte. Après une petite marche d'approche sur de la neige humide de 30 minutes, nous sommes arrivées au pied de l'aiguille de Toule. La météo assez clémente nous offre un paysage sublime de montagnes enneigées qui jouent à cache cache avec les nuages. Jessy nous conseille de changer d'encordement pour progresser en assurage en laisse. Des anneaux de corde dans la main, la première de cordées se faufile entre la roche et la neige. Quelques friends par endroit, quelques longueurs à tirer et nous voici en haut de l'aiguille de Toule. Par chance nous sommes les seules au sommet. Si vous vous posiez la question, la petite vire de l'aiguille de Toule peut accueillir jusqu'à 8 personnes ! On prend le temps d'admirer la vue à couper le souffle et d’immortaliser l'instant avec quelques photos. Vous reconnaissez un guide quand il réussit à citer tous les noms des montagnes d'un panorama. Jessy en est bien un, on peut vous le dire !

Il faut redescendre en étant prudente car la neige est très humide et la glissade n'est jamais loin...

Les nuages nous engloutissent durant notre descente. Nos gants sont mouillées et le vent transperce notre petite veste. Nous enfilons toutes notre deuxième paire de gants et une veste Gore tex car Jessy nous propose de faire une deuxième petite course mixte. Évidemment nous acceptons aussitôt.

Direction le petit flambeau. Nous nous remettons en encordement de marche sur neige et revenons sur nos pas pour aller chercher le départ de l'arête.

C'est un peu plus grimpant et aérien donc notre avancée est plus lente. Nous posons des coinceurs pour s'assurer et tirer des longueurs. Nous arrivons à une antécime qui donne une vue plongeante sur une pente raide à gravir avant le vrai sommet. La fatigue et l’altitude se font ressentir. Pas à pas et virage après virages (il y en a 14 selon certaines!) nous arrivons enfin au sommet. Nous prenons conscience du moment présent et les émotions se superposent. Les liens se renforcent et Jessy devient bien plus que notre guide mais bel et bien un membre à part entière de notre groupe.

Le retour avec la faim au ventre, nous sommes heureux.ses d'arriver au refuge.

Déséquipé.es et rassasié.es, Jessy nous apprend les différents technique de mouflage pour un secours en crevasse. Après une mise en application au milieu de nos couchages pour la nuit, il est presque le temps d'aller dîner. Après le repas, certaines sont allées se reposer alors que le reste ont testé les réflexes du guide en jouant à un jeux de carte où le principe est de taper sur un tas de cartes le plus vite possible (on a jamais su si c'était réellement le tas de merde, le trou du cul ou un mixte des deux).

Alors que nous jouions à différents jeux de cartes sans en savoir réellement les règles, la météo dehors se déchaîne et la neige tombe depuis près de deux heures. Constatant le déluge, Jessy nous donne rendez-vous à 6h00 au petit déjeuner pour tenter, sans grande conviction, la traversées des aiguilles des Marbrées.

Après une nuit bonne pour certaines, plus hachées pour les autres, Jessy nous annonce que la traversées est compromise faute de visibilité. Il ne nous laisse pas aller nous recouchées pour autant et nous propose une révision nœuds. Après le nœud de chaise, de mule et beaucoup d'autres encore, nous sortons le nez dehors pour aller mettre en pratique les techniques de secours en crevasse apprises la veille. Jessy nous dégote une corniche parfaite pour la leçon, à l'écart de tous les autres guides et leurs clients qui ,eux aussi, mettent en pratique les techniques de mouflage.

Jessy ne laisse rien de côté : mouflage simple, mouflage double, remontée sur corde, descente en rappel sur champignon de neige, tout y passe ! La leçon pouvait prendre une tournure très studieuse mais c'est sans compter sur l'ambiance du groupe qui l'a rendue vraiment drôle. Les fous rire se succèdent et la complicité entre nous font vivre un moment unique.

Les têtes un peu embrumées par l'apprentissage de toutes ces techniques et par le brouillard persistant de la matinée, il est midi lorsque l'on rentre manger au refuge.

Nous engloutissons un repas et des boissons chaudes et Sandy n'en a toujours démordu : c'est décidé, on ira visiter le musée des cristaux avant de redescendre sur Courmayeur.

Nos affaires empaquetées, nous sommes prêt.es à redescendre à la vie normale.

Le retour par le col du Petit Saint Bernard nous laisse le temps pour discuter de nos prochaines aventures. C'est la tête encore la haut et le cœur rempli de souvenirs que nous nous quittons sur le parking d'Ugine.

Nous remercions Jessy pour sa patience, sa pédagogie et sa bonne humeur à toute épreuve.

Nous remercions également nos colocataires de chambre pour avoir allumer la lumière en pleine nuit alors que nous dormions lorsqu'ils sont venus se coucher.

A bientôt pour de nouvelles aventures !